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La collection de photographies du Musée de Tahiti et des Îles

DATE(S) : 28 avril 2020 - 30 avril 2020
HORAIRES : Pas d'horaires

OÙ SOMMES-NOUS ?

Le Musée de Tahiti et des Iles conserve une collection de plus de 2 575 photographies, datant d’entre le milieu du XIXe siècle, jusqu’aux années 1980.

En voici quelques exemples, accompagnés de la notice biographique de certains photographes qui ont documenté la Polynésie française de ces époques.

Les clichés anciens disponibles sur la région sont particulièrement précieux ; tout d’abord ils ne sont pas si nombreux, ensuite ils documentent un passé qui nous est proche bien qu’il soit révolu. Ils renseignent également sur les goûts et les demandes somme toute très occidentales de la fin du XIXe et début du XXe siècle : le folklore tel qu’il était conçu en Occident avec la mise en scène en studio de personnes avec leurs costumes « traditionnels », érotisme de l’imaginaire occidental avec la construction du mythe de la vahine. Mais elles sont aussi des documents historiques, documentant la vie quotidienne : portraits de personnalités et d’anonymes, costumes du dimanche que l’on imagine endossés spécialement pour la photographie, paysages familiers avant l’urbanisation et qui ne la rendent que plus voyante, voire illustrent des événements historiques.

Le Musée continue d’enrichir ses collections : en 2017, une collection importante de photographies d’entre la fin du XIXe siècle jusqu’aux années 1970 y entre, et en 2019, un bel album légendé de photographies de paysages et sites des Iles Marquises du début des années 1950.

 

Sophia HOARE ( ?-1910 ou 1921), photographe britannique, née Johnson, épouse Charles Burton HOARE en 1853. Ils s’installent à Tahiti vers 1868, où Charles ouvre son atelier de photographies à Pape’ete. Sophia reprend l’entreprise à partir de 1876, rue de la Petite-Pologne à Papeete, probablement après le décès de son époux. Elle reçoit une médaille à l’Exposition universelle à Paris en 1889. Elle quitte Tahiti avec sa fille en mai 1904 pour San Francisco.

D 2004.32.486. Vue de Makatea, vers 1890, les clichés de Charles Hoare sont probablement les premiers de cette île. ©MTI tous droits réservés

 

D. 2004.32.349. Pomare IV Reine de Tahiti, (entre 1879-1900 ?), Hoare.© MTI- tous droits réservés

 

Georges SPITZ (1857- 1894) arrive à Tahiti en 1878 comme engagé volontaire dans l’infanterie de marine. Démobilisé en 1880 à Tahiti, et ayant probablement aidé le photographe Hoare, il ouvre son studio à partir de 1885. En 1888, il reçoit à Pape’ete un prix pour son travail ainsi que pour l’exposition Universelle de 1889 à Paris. Après son décès en 1894, sa veuve se remarie avec Frank Homes qui reprend l’atelier jusqu’au début des années 1900.

 

D 2004.32.193. Femmes et enfants devant un fare, Îles de la Société (entre 1885 et 1894), G. Spitz. ©MTI- tous droits réservés

Une vue d’un littoral à Tahiti, entre 1885 et 1894 : Arue ? (D 2004.32.114), G. Spitz.©MTI -Tous droits réservés.

Le pont et les fortins au Punaruu, vers 1885 (D 2004.32.266), G. Spitz. ©MTI-Tous droits réservés

Ce cliché immortalise les trois fortins de la Punaru’u (Punaauia) construits par les Français à la fin de la guerre franco-tahitienne. Ils sont encore tous trois visibles aujourd’hui, l’un d’entre eux (au premier plan) a été restauré et mis en valeur récemment.

 

Jules Agostini (1859-1930) arrive aux Îles de la Société fin 1894. En 1895, il embarque aux Îles-Sous-le-Vent avec Paul Gauguin et le gouverneur en mission pour annexer ces îles. De certaines de ses photos seront tirées 9 gravures sur bois qui illustreront en 1899 un récit, « Les Îles Sous-le-Vent », publié dans la collection de la Bibliothèque illustrée des Voyages autour du monde. Dans son recueil « Noa Noa », Paul Gauguin présente deux photographies d’Agostini d’une sculpture « Tête de diable ».

 

(2004.02.01), J. Agostini.©MTI Tous droits réservés.

Prise de possession de Bora Bora, 1895. Annexion symbolique de Bora Bora à laquelle assistent des militaires, des hauts fonctionnaires et des Polynésiens.

2004.02.15-J.-Agostini.©MTI- Tous droits réservés

 

Une vallée de Paea, entre 1894-1898 : Tiapa ou Orofero ? (2004.02.15), J. Agostini.

Justice de paix de Papetoai à Moorea en 1896 ©MTI-Tous droits réservés.

Justice de paix de Papetoai à Moorea en 1896 (2004.02.22), J. Agostini.

 

 

Michel CHANSIN est un photographe autodidacte et auteur, né à Tahiti. Son livre le plus récent de photographies, « Te ata mau : c’est une terre ma’ohi » est édité Au vent des îles (2001). Il est le sujet du film daté de 2004, « Un chinois de Pape’ete », sélectionné pour le FIFO (festival international du film documentaire océanien) en 2006. En 2004, il fait don au Musée de Tahiti et des Îles de deux photographies en noir et blanc de Henri Hiro durant une manifestation en 1981. Ces dernières sont les seules connues à ce jour entrées dans le domaine public.

Henri Hiro- (2017.0.4), M. Chansin. ©MTI-Tous droits réservés.

 

 

Henri Hiro manifestant avenue Bruat contre les essais nucléaires en décembre 1981 (2017.0.4), M. Chansin.

 

Références

O’Reilly, P. 1969. Les photographes à Tahiti et leurs œuvres, 1842-1962. Ed. Société des Océanistes – Musée de l’Homme, Adresse : Paris.

Trehin, Jean-Yves. 2003. Tahiti, l’Eden à l’épreuve de la photographie, Edition : Gallimard, Musée de Tahiti et des îles, Adresse : Paris ; Tahiti, Papeete.

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