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Musée à la Maison – Nohora’a, le tabouret du célèbre Ma’i

DATE(S) : 24 mars 2020 - 6 avril 2020
HORAIRES : Pas d'horaires

OÙ SOMMES-NOUS ?

Appelés nohora’a ou ‘iri, les sièges étaient sculptés dans un seul bloc d’un bois noble tel que le tamanu, Callophyllum inophyllum, le miro, bois de rose, Thespesia populnea ou le mara.

 

Celui-ci appartenait au célèbre Ma’i, surnommé Omai par les Anglais, originaire de Ra’iatea. Ma’i navigua avec le Commandant Tobias Furneaux lors du deuxième voyage de Cook. Il emmena avec lui ce siège, puis lorsqu’il repartit en Polynésie, le laissa en signe de reconnaissance au Commandant qui l’avait accueilli chez lui pendant son séjour.

Le siège resta plus de deux siècles dans la famille Furneaux avant d’être racheté par le Musée lors d’une vente aux enchères en 1986. Il fait partie des pièces importantes des collections du Musée de Tahiti, de part sa beauté et son histoire particulière.

Affiche de la vente aux enchères

 

Une restauration ancienne constituée de ligatures en nape, fibres de bourre de coco, consolident les pieds de l’objet. Une autre, européenne et plus récente, faite de plaques de fer, est aussi visible. L’extrême finesse de ce tabouret est probablement à l’origine des faiblesses structurelles qui ont dû être renforcées.

Le portrait de Mai .

Portrait de Mai par Nathaniel Dance

Lors de son séjour en Angleterre, Ma’i posa pour plusieurs artistes. Sur ce portrait en pied de 1774 réalisé par Nathaniel Dance, il est représenté debout, sur un fond neutre, vêtu de diverses pièces de tapa ( (étoffe d’écorce) et portant dans chaque main différents attributs. Dans sa main droite, on aperçoit ainsi un éventail en fibre et au-dessus, peut-être, un ornement de plumes. Sous son bras gauche, il tient son tabouret, objet de prestige dont nous vous parlions plus tôt. D’autres se sont attachés à représenter le célèbre voyageur : Sir Joshua Reynolds, dans un autre portrait en pied devant un paysage, ou encore William Hodges, en buste cette fois, de profil, les cheveux lâchés se tournant vers le spectateur le regard pensif.

Ma’i semble avoir rapidement adopté le vêtement anglais durant son séjour. Ainsi, le choix de le figurer dans sa tenue de prestige polynésienne renvoie à une représentation de portrait d’apparat pour en souligner le statut. Cette grandeur se mêle à l’exotisme que son personnage représenta alors, après le passage d’Ahutoru quelques années plus tôt, lui qui resta environ onze mois en France.

La posture de Ma’i, le poids sur sa jambe arrière, rappelle celle des statues grecques et romaines, arborant le fameux contrapposto permettant d’animer les silhouettes, une jambe légèrement fléchie induisant un mouvement de hanches et une inclinaison de l’épaule. De face, il regarde le spectateur d’un regard doux mais affirmé, sa chevelure ondulant sur ses épaules. On peut noter une musculature que l’on devine par la veine conséquente qui apparaît sur son avant-bras gauche. Sous la multitude de couches de tapa (étoffe d’écorce) clair qu’il porte, et dont la finesse permet des effets de drapés souples, on note les petits motifs circulaires qui ornent une des pans inférieurs de sa tenue. Ceux-ci, retrouvés sur d’autres pièces de tapa de l’archipel de la Société ont probablement été réalisés en trempant des tiges de bambous dans une teinture de pigments naturels d’une couleur rougeâtre. On remarque aussi les tatouages sur sa main gauche et le long de la courbure entre son index et son pouce à la main droite. Les tatouages des îles de la Société ont été relativement peu souvent représentés par les voyageurs occidentaux ; ces détails confèrent ainsi une nature documentaire intéressante à ce portrait.

Le dessin original de Dance fut gravé par Bartolozzi et ainsi reproduit de nombreuses fois. La National Portrait Gallery de Londres comme celle de Canberra en conservent ainsi chacune un exemplaire. D’aucuns se souviendront cependant que le procédé de gravure qui permit la reproduction de tant de dessins altère toujours un peu son original.

 

 

 

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