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‘ōporovainui, une plante très rare conservée à l’Herbier de la Polynésie française.

DATE(S) : 30 avril 2020
HORAIRES : Pas d'horaires

OÙ SOMMES-NOUS ?

Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir une autre des richesses que comptent les collections du Musée : une part d’herbier ancienne, plus que centenaire ,   Gyrocarpus americanus N.J.Jacquin susbp. americanus – J. Nadeaud 327.

En effet, le Musée héberge aussi l’Herbier de la Polynésie française (acronyme PAP) qui, régulièrement enrichi par de nouvelles collectes de plantes, conserve également des échantillons très anciens autrefois conservés au sein de l’herbier du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) de Paris (acronyme P) et rapatriés régulièrement à Tahiti lorsque plusieurs doubles sont disponibles.

Gyrocarpus americanus N.J.Jacquin susbp. americanus – J. Nadeaud 327. Plante collectée par Jean Nadaud en Mai 1856, Détermination faite en 1999 par Jacques Florence pour l’ouvrage de la Flore de la Polynésie française (Volume 2). ©MNHN herbier P( Paris)

C’est en 1856, dans un ravin de la vallée de Tipaerui à Tahiti, que Jean Nadeaud, chirurgien de la marine et dont le nom a été employé pour baptiser la base de données botaniques de l’herbier, récolta cet échantillon de Gyrocarpus americanus N.J.Jacquin susbp. americanus.

Cette plante très rare fait partie de la famille des Hernandiacées. Il s’agit d’un arbre indigène (c’est à dire présent naturellement dans les Îles de la Société et donc avant l’arrivée de l’homme) pouvant atteindre 18 mètres de haut. Sous-espèce non-endémique puisque qu’elle est répandue dans plusieurs pays ; en partant de l’Afrique de l’Est et l’Asie du Sud-Est jusque dans les îles du Pacifique et en Amérique.

Ses feuilles larges et ovales sont trilobées, c’est-à-dire que leur forme se rapproche d’une feuille de bancoulier ou d’érable. Ses fleurs d’une couleur jaune-vert sont disposées en grappes, celles-ci comportant aux extrémités une fleur parfaite (bisexuée) et deux fleurs staminées (fleurs mâles). Le fruit de couleur brune est de forme ovale et muni de deux excroissances en forme d’ailes.

Gyrocarpus americanus subsp. americanus Port 1 Mouaraha – ©JF Buttaud

Gyrocarpus americanus subsp. americanus, nommée ‘ōporovainui en tahitien, est considérée comme une plante extrêmement rare en Polynésie française. Son bois étant considéré comme spongieux, son nom vernaculaire pourrait venir de cette caractéristique. Linguistiquement parlant « ‘ōporo » (qui signifie piment, ou poivron) et « vainui » (qui signifie grande étendue d’eau) pourrait faire référence à un piment gorgée d’eau ; d’où le nom ‘ōporovainui.

Historiquement, elle était connue des vallées de Tipaerui et de Fautau’a, où elle était présente au XIXe siècle. En 2005, un unique pied a été retrouvé dans la vallée de la Punaru’u par Walter Teamotuaitau, naturaliste amateur passionné de botanique. Son aire de répartition est restreinte aux formations végétales semi-xérophiles (forêt sèche) des zones rocheuses, et à moins de 600 mètres d’altitude.

Depuis 2006, ‘ōporovainui figure sur la liste des espèces protégées de catégorie A en Polynésie française (arrêté n° 466 CM du 22 mars 2018). Elle est proposée, pour la Polynésie française, sur la liste rouge de l’UICN comme en danger critique d’extinction (CR), en raison de son extrême rareté (1 seul pied connu à Tahiti).

 

Au regard de sa rareté à la fin du XIXe siècle, son usage ancien n’est pas connu. Aux îles Tonga, son bois léger servait cependant à la construction de pirogues. Les arbres servaient parfois comme poteaux de clôture pour les enclos à porcs, et l’écorce était employée en médecine pour traiter les maux d’estomac. De par leur forme, les fruits étaient utilisés comme divertissement par les enfants, qui les jetaient en l’air pour les voir tourner en redescendant vers le sol.

Jean Nadeaud, docteur en médecine (1834-1898) et arrivé à Tahiti en 1856, s’intéressa particulièrement aux plantes médicinales et parcouru toute l’île pour en récolter. Il rassembla la plus belle collection représentative de la flore tahitienne et publia en 1873 les résultats de ses recherches dans son ouvrage Enumération des plantes indigènes de l’île de Tahiti.

L’Herbier de Polynésie française au Musée de Tahiti et des Iles conserve 13 parts de Jean Nadeaud, la majorité de ses récoltes étant dans d’autres musées du monde, essentiellement à Paris (P).

Gyrocarpus americanus Nadeaud 327 ©MNHN herbier P( Paris)

Références bibliographiques

Florence J. 2004. Flore de la Polynésie française. Volume 2. IRD Editions. MNHN.

Whistler W.A. 2009. Plants of the Canoe People: An Ethnobotanical Voyage Through Polynesia. National Tropical Botanical Garden.

Consultation de la part d’herbier sur le site nadeaud.ilm.pf : http://nadeaud.ilm.pf/details-echantillon/13011

Quelques définitions

Part d’herbier : échantillon d’une plante identifiée, séchée et montée sur un support papier, afin d’être conservé dans un herbier. La part d’herbier est faite pour être étudiée et servir de référence pour des travaux de recherches.

Espèce endémique : espèce localisée sur une aire géographique restreinte.

 

 

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