Les tambours appelés pahu rà étaient originaires des îles Australes, notamment de l’île de Ra’ivavae.
Une sculpture ciselée et ajourée de personnages schématisés alternant avec des motifs géométriques et d’arcs de cercles caractérise le style de cette l’île. La membrane des tambours, généralement en peau de requin, était tendue grâce à des cordes de fibres végétales tressées. Certains pahu rà de Ra’ivavae sont encore dotés d’une gaine décorative tressée autour de la caisse de résonance.
Leur utilisation précise n’est pas connue, mais on suppose qu’ils étaient réservés à un usage rituel dans les lieux sacrés, marae. Ces pahu rà, comme tous les grands tambours polynésiens cérémoniels, étaient battus avec la paume de la main uniquement.
Le tambour des collections du Musée de Tahiti et des îles a été racheté en 1982 au fils aîné du célèbre collectionneur Anglais James Hooper.
Malgré l’absence de la membrane et des cordes de tension, ce pahu rà possède un décor sculpté d’une grande finesse composée de plusieurs séries de figures et croissants en bandeaux. On retrouve des décors similaires sur d’autres objets sculptés de l’archipel, comme les pagaies et cuillères cérémonielles. Les protubérances rectangulaires du fût, décorées de visages anthropomorphes, servaient à retenir les fixations du pahu.
Il semble que la beauté des pahu des Australes ait été appréciée bien au-delà de l’archipel. Des tambours ont ainsi été observés et reproduits dans certains dessins d’explorateurs européens du XVIIIe siècle lors de leur passage à Tahiti.